AGATHE IDALIE
« Mon chemin ne ment »
Après « Théâtres intérieurs 1 » lors d’un précédent Festival, moment privilégié pour des partages entre les arts, « Théâtres intérieurs 2 » à la galerie « De l’un à l’autre » est l’occasion de faire dialoguer certaines de mes peintures avec l’œuvre de la sculptrice Sylviane Bouchet.
Même si tout classement est délicat, je range mes tableaux en un début d’alphabet : Accueillir, Bâtir, Cheminer, Dévisager. Dans cette exposition c’est le versant Bâtir qui domine : maisons, lieux mythiques et intimes : base nécessaire pour l’intériorité. Des maisons viennent offrir couleurs et lumières aux belles formes habitées de mon amie sculptrice.
Bâtir, oui, pour ensuite Cheminer : reprendre l’aventure, risquer le vide pour se redéfinir, échapper au figement du convenu, au confort de l’harmonieux.
La peinture est pour moi la voie de la métamorphose : se remettre en jeu pour s’ajuster au plus profond, au plus nécessaire, dans une impermanence qui est la clé du vivant.
Babel piège de l’unique doit se déconstruire et les langues se réinventer dans une diversité créative, car seul le chemin ne ment.
Je chemine en peinture depuis plus de vingt ans, la ville ceinte d’Avignon après une vie parisienne m’y offre les contours et l’intériorité qui me conviennent pour poursuivre cette refonte du soi qui est mon exigence et ma joie. J’expose cet été à Carpentras une toile où un cimetière profané devient (c’est un acte d’espérance) « un jardin où renaître ». Et en septembre à la Chapelle de l’Oratoire d’Avignon une annonciation revisitée dans laquelle s’est immiscée une troisième personne : il s’agit de différencier, d’ introduire du nouveau dans l’espace balisé, de réveiller les imageries et les dogmes.